Entre la vie et la mort mon coeur balance

Il est mort le 17 juillet 2010 sur la terrasse de sa maison à Bonne, en Haute-Savoie. Lui, Jean-Paul Duc, 46 ans, sportif accompli et cadre dynamique d’une entreprise genevoise. Le travailleur frontalier vient de franchir l’ultime douane. Devant le barbecue, parmi les odeurs de viande cuite, une crise cardiaque l’a foudroyé. Les secouristes du Samu ont tout essayé, et même davantage : douze défibrillations ! Et le médecin-chef qui déclare à Lina, anéantie : “Madame, c’est fini, votre mari est décédé”. Reste encore à prévenir la fille du défunt, 14 ans, réfugiée dans une chambre à côté. Ainsi tombe le malheur sur les gens ordinaires…
 

Déjà, on dispose la bâche sur le cadavre, prêt à l’emporter. Le cri d’un jeune pompier interrompt la procédure : “Son abdomen a bougé !”. L’impensable se produit, on reprend les massages, un hélicoptère arrive. Direction l’hôpital d’Annecy, et non plus la morgue.

“Je suis un type cartésien, pas un illuminé”

Il est mort… pendant une petite heure. Jean-Paul est revenu, mais dans quel état ! Le voici plongé dans le coma, la plupart des fonctions vitales atteintes. Le pronostic médical ne laisse guère de place à l’espérance. Si le patient se réveille, un avenir de “légume” lui semble promis. Mais non. Sa rage de vaincre, ainsi qu’une longue et douloureuse rééducation, lui permettra de récupérer ses capacités physiques. Entièrement ou presque.
 

La présentation de son livre le conduit aujourd’hui à Chambéry. Au fil d’une foisonnante biographie, il y raconte son Expérience de Mort Imminente. NDE -Near Death Expérience – pour les Anglo-Saxons.

Ce qu’il a vu derrière le miroir ? “Une lumière blanche, aveuglément belle, apaisante et attirante. Une forme apparaît, bienveillante. On ne vous laisse pas seul, on vient vous chercher. On baigne dans une autre dimension, avec un espace-temps complètement différent”.
 

Presque gêné, le témoin interrompt son récit : “Je suis un type cartésien, je ne voudrais pas passer pour un illuminé.” Croyant, il l’a toujours été, mais refuse de plaider pour une quelconque religion. Son “voyage” extraordinaire n’a pas provoqué chez lui de crise mystique aiguë. N’empêche, il sait maintenant que l’âme existe : “J’ai décroché de mon enveloppe charnelle. Il y avait mon corps, inerte, et mon esprit au-dessus.”

“La mort est belle et douce, n’ayez pas peur !”

Ce corps si trivial, plutôt que de suivre “la magnifique lumière”, il a fini par le réintégrer. Pourquoi regagner notre “vallée de larmes”, alors ? “J’avais le choix, et j’ai choisi la vie par amour.” L’amour de Lina, de sa fille, “et de personnes décédées”. Au moment décisif, à l’instar de Verlaine, le Haut-Savoyard a entendu “l’inflexion des voix chères qui se sont tues.” Celle de son père, jadis écrasé par un train, et de son frère Pascal, suicidé l’année précédente : “Les esprits de nombreux disparus flottent autour de nous, vous savez.”

Plus troublant encore : “On m’a donné une clé pour ouvrir une porte. Assis dans mon canapé, à volonté, je peux retourner là-bas, dans cet univers bizarre.” Table tournante, soirée médium ? Le rescapé de Bonne aime mieux garder les pieds sur terre : “Mon expérience a remis les compteurs à zéro, j’ai revu mes priorités.” Le bonheur simple avec Lina – “se regarder, se toucher, se parler”- suffit à remplir sa nouvelle existence. Il faut aussi surmonter les difficultés du quotidien : le lourd traitement médicamenteux, la mémoire qui joue parfois des tours, la perte de repères temporels, l’incapacité à se concentrer longtemps…
 

À le voir souriant et gaillard, on oublie un peu vite le traumatisme subi. L’angoisse qui l’envahit, par exemple, chaque fois qu’il s’agit de retourner chez le docteur. Tempête sous un crâne : “Je me dis que je ne serai plus jamais tranquille. Que j’aurai des comptes à rendre à la médecine jusqu’à la fin de mes jours. L’impression vague d’être un cobaye, une chose que l’on ausculte…”

N’empêche, au bout du compte, le miraculé porte un message d’espoir. On peut toujours, comme Francis Blanche, “préférer le vin d’ici à l’au-delà”. Mais Jean-Paul Duc, parce qu’il en revient, s’applique à nous rassurer : “La mort est douce et belle, je vous assure. Surtout, n’ayez pas peur !”.

POUR EN SAVOIR PLUS

”Entre la vie et la mort, mon cœur balance” par Jean-Paul Duc, avec la collaboration de Catherine Hermann.

Une partie des fonds générés par la vente du livre ira aux États Généraux du Cœur. L’auteur souhaite en effet participer au mouvement de prévention des accidents cardiaques, qui passe notamment par l’apprentissage des “trois gestes qui sauvent”. Site internet. www.mon-coeur-balance.com

 

 

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La Rédaction

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