Comment tester ses capacités
de voyance ?

C’est la question que se sont posée les chercheurs dès le XVIIIème siècle pour savoir si un être humain est capable de donner des informations valides sur quelque chose dont il ignore tout et ce, sans user de moyens conventionnels. L’idée étant de savoir si une conscience individuelle peut percevoir des données réelles sur une problématique distante dans l’espace et/ou dans le temps.

C’est au Stanford Research Insitute en Californie que ces recherches se formalisent principalement au début des années 70 et aboutissent à un protocole scientifique rigoureux. Avec Ingo Swann, leur sujet psi, Russel Targ et Hal Puttof mettent au point une stratégie permettant d’observer l’apparition d’informations purement intuitives.

 

Ingo Swan

 

La base du protocole repose sur la définition d’une problématique cible (un objet, une personne, un lieu,… ), un travail en aveugle et l’analyse objective des informations obtenues. L’expérience consiste, pour le voyant, à dire tout ce qu’il perçoit à propos de la cible. Il ignore ce qu’est la cible mais doit fournir des renseignements suffisamment précis à l’aide de ses facultés intuitives. La cible pouvant être tout et n’importe quoi, si le voyant évoque une chute d’eau, des cascades et un pays lointain alors que la cible est une vieille commode Louis XV dans une pièce du château de Versailles, on convient que l’expérience est un échec. Si en revanche il perçoit des dorures, des drapés, une ambiance de raffiné, des odeurs d’encaustique dans une vieille demeure bourgeoise, on pourra penser que les informations fournies proviennent de ses capacités intuitives.

Dans les faits, les protocoles sont beaucoup plus exigeants. Si l’on veut établir la réalité du phénomène de voyance, il convient de répéter l’expérience un grand nombre de fois et de confronter les résultats obtenus à ce que « au hasard », ou « par chance », on pourrait très bien parvenir à faire. Décrire que la cible est haute, métallique, architecturée et touristique alors que celle-ci est la Tour Eiffel, pourrait après tout, très bien être le fruit d’un coup de chance. Mais si ce niveau de précision est obtenu régulièrement, pour un nombre statistiquement significatif d’expériences, on peut dire qu’il se passe quelque chose. Et si l’on élimine tous les biais expérimentaux, la moins mauvaise explication peut être que le phénomène de voyance existe.

A un niveau plus trivial, prouver l’existence de la voyance ou mesurer la réalité des capacités d’un voyant est souvent associée à la pertinence des consultations qu’il réalise. Or, quand on analyse l’interaction entre un consultant et un praticien, il devient extrêmement complexe de réellement « mesurer » ce qui relève réellement de « voyance ». Une consultation peut potentiellement s’emplir d’informations induites par de la communication non verbale, des déductions inconscientes qui échappent bien souvent au praticien lui-même. Cela n’empêche pas, heureusement, que des informations issues de perceptions intuitives réelles apparaissent dans la consultation ! Car c’est bien là le job du voyant : faire que sa voyance soit le principal outil en jeu dans la consultation.

Pour un praticien rigoureux, éprouver ses capacités de voyance ne peut se faire correctement sur la seule appréciation de ses consultations. Quelle appréciation d’ailleurs ? La sienne ou celle de ses clients ? Et avec quel recul ? Un jour, un mois, un an, dix ans ?

Dans cette démarche, le travail en aveugle sur une cible choisie par un tiers est une bonne clé de départ. Et il s’agit ici de remote viewing, terme employé pour désigner ce protocole de travail. Voir comment fonctionnent ses capacités de voyance et entrainer celles-ci juste par la pratique de consultations est insuffisant.

Si vous désirez vous entrainer, demandez par exemple à un proche de sélectionner un lieu précis, quelque part dans le monde. Ce peut être un site particulier comme la place du Trocadéro ou les chutes du Niagara ou encore les vestiges d’un château non loin de chez vous. Peu importe mais dites-lui d’éviter de choisir un endroit trop grand qui s’étale sur des kilomètres carrés tel qu’une ville complète ou une région. Demandez à cette personne de noter le nom de ce lieu sur une feuille de papier et de l’enfermer dans une enveloppe. Ceci afin d’éviter des doute quant à la validité de l’expérience. Ensuite, laissez-vous aller, prenez une feuille et notez toutes les impressions qui viennent à votre esprit. Faites des croquis si vous le souhaitez et au bout d’une vingtaine de minutes, faites un résumé des informations les plus prégnantes. Enfin, ouvrez l’enveloppe avec votre ami et comparez avec votre description. Assurément, vous serez surpris des résultats.

 

Exemple d’interprétation

 

Exemple d’interprétation

 

Refaites l’exercice régulièrement, tenez un cahier de travail et vous appréhenderez de mieux en mieux comment fonctionnent vos capacités de voyance.

 

 

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