« La médiumnité est un pluriel à elle seule »
La médiumnité, finalement, qu’est-ce que- c’est ? Hagel, une medium de son temps, qui est aussi une insatiable chercheuse spirituelle, vient de publier « La médiumnité ». Un ouvrage complet sur les différentes capacités médiumniques et sur les outils pour bien les vivre au quotidien, en bonne intelligence. Rencontre.
Hagel, vous venez de publier un livre étonnant car extrêmement complet sur la médiumnité. Vous devez sans aucun doute être vous-même médium pour maitriser un tel sujet.
Durant l’enfance, j’étais une petite fille très sensible. Je percevais les pensées et les émotions des gens. Lorsque que quelqu’un mentait, je le savais tout de suite…(sourires).
Au-delà de ces ressentis, la voyance est entrée dans ma vie. Elle s’exprimait notamment avant l’arrivée de grands événements mondiaux comme le tsunami en Asie …Et puis, je ressentais aussi la présence des entités du monde invisible. Mais tout ceci me paraissait normal. En grandissant, j’ai réalisé que je voyais et sentais plus de choses que la majorité des gens. Donc j’ai avancé en faisant « avec » cette particularité. Après mes études, j’ai pris mon indépendance. Un jour, désirant comprendre pourquoi je recevais tant d’informations, je suis allée sur internet pour faire des recherches. Je suis allée sur des forums ésotériques. J’ai rencontré par ce biais des personnes qui témoignaient de leurs expériences et j’ai pu avancer et travailler sur moi-même. Étudiante à Science Po Grenoble, mon avenir se dessinait. Soit je me dirigeais vers une carrière politique au sens administratif du terme, soit je choisissais d’être celle que j’étais..
Entre l’avoir et l’être, j’ai préféré « être »…
Ensuite j’ai commencé à gérer un forum ésotérique qui se nomme « Equi-nox ». J’ai ainsi échangé avec des milliers d’internautes passionnés par l’ésotérisme. J’ai été de plus en plus sollicitée, au travers du bénévolat.
J’étais à la croisée des chemins.
Finalement, j’ai décidé de m’installer comme médium professionnelle mais j’ai arrêté récemment cette activité pour des raisons de santé.
J’ai profité de cette mise entre parenthèses pour donner vie à ce livre qui me tenait vraiment à cœur. Je n’avais pas l’objectif de révolutionner le domaine de la médiumnité mais je souhaitais être dans le partage et la transmission.
Ce titre a pour vocation d’apporter des axes de compréhension et de travail à ceux qui veulent vivre le plus sereinement possible leur médiumnité. Car pour bien vivre sa médiumnité, il faut savoir de quoi il retourne avant d’entamer un travail de fond qui permet sa maitrise à long terme.
Vous parlez de la médiumnité comme « un pluriel à elle seule » car selon vous, elle s’apparente à une mosaïque de capacités…
La médiumnité, étymologiquement parlant, veut dire « intermédiaire ». Être medium, c’est être l’intermédiaire avec les défunts, les humains et son environnement. Nous sommes donc loin de l’image du médium qui ne reçoit que des messages de l’au-delà !
Pour donner une image, il est interconnecté avec tout ce qui l’entoure, que ce soit dans le visible et l’invisible.
La médiumnité est ainsi un ensemble de capacités permettant la perception des énergies. Elle est propre à chaque être humain. Je veux dire par là que chaque personne a ce potentiel en elle. Ensuite, c’est comme pour tout exercice, certains sont plus doués que d’autres.
Je tiens à préciser que notre société actuelle, ne nous aide pas à comprendre ce qu’est la médiumnité. Il n’existe pas de possibilité de compréhension facile, aisée, au fil de nos vies et des rencontres. Elle se cache souvent auprès de quelques initiés, ou de personnes qui en connaissent fort peu au final.
Dans mon livre, j’ai tenté de synthétiser les différentes capacités médiumniques et elles sont nombreuses : par exemple, il y a le télé toucher (qui est la faculté de ressentir les énergies ou les entités par le toucher), l’odorat astral (nous sentons les énergies à travers l’odeur), la clairvoyance, la clairaudience, le gout astral (les perceptions viennent à travers le goût)…
Il est essentiel de se connaître, de distinguer ce qui vient de nous et ce qui est extérieur à nous. Certaines personnes seront plus aptes à développer leur clairvoyance, alors que pour d’autres, les ressentis viendront plus naturellement par le toucher. Je crois qu’il est essentiel de réaliser ce travail sur soi, pour commencer à comprendre par quel biais, par quel sens, se manifeste sa propre médiumnité.
Pour bien développer sa médiumnité, vous expliquez qu’il faut avant tout passer par une phase d’introspection…
Il est essentiel de se connaître. Il existe des méthodes très simples : prendre une soirée, et écrire sur un papier « quelles sont mes qualités ? » et « quels sont mes défauts ? »
Nous pouvons aussi échanger avec des amis qui pourront nous dire comment ils nous perçoivent.
Le but de cette démarche n’est pas de nous accabler mais de nous faire prendre conscience que nos défauts sont des qualités, qu’ils ont leurs places en nous. Il s’agit de prendre conscience et de s’accepter.
Au fur et à mesure, nous apprenons à nous connaître, en faisant le tri entre nos propres émotions, pensées, et celles qui émanent des autres.
Nous pouvons ainsi nous détacher du ressenti et le vivre sans être noyés par une vague d’émotions.
Cette phase est vraiment importante car le medium reste avant tout humain, avec sa faillibilité. L’introspection veut dire « regarder à l’intérieur de soi ». C’est un acte fondateur.
Avant de trouver son chemin, il faut se trouver soi et malheureusement, bon nombre de personnes oublient de s’arrêter un peu sur cette étape essentielle dans la vie.
L’introspection nous mène vers l’humilité envers nous –même mais aussi envers les autres. En particulier à une étape d’absence de jugement sur soi, donc de jugement d’autrui.
L’introspection permet donc de structurer l’ego, de poser nos propres limites et de prendre conscience de notre « je ».
Dans le livre « La médiumnité », je prends l’exemple de l’exercice de conscience proposé par Epictète. Tous les soirs, il s’agit d’écrire dans son journal ses ressentis, la manière dont nous avons mené et vécu notre journée. C’est une manière de se confronter à soi, de mettre en mots son propre questionnement intérieur.
Pour aller plus loin dans ce travail personnel, il existe aussi des techniques comme l’hypnose, la méditation qui peuvent nous aider à détricoter nos propres mécanismes et à nous rapprocher de notre propre source.
Vous parlez aussi des risques de la médiumnité…
On entend souvent dire que la médiumnité est une chance alors qu’elle peut être un calvaire pour ceux qui ne la gèrent pas et qui ne la comprennent pas. Et même ceux qui la comprennent peuvent être confrontés à leurs propres limites, d’où des phases délicates à traverser un jour ou l’autre…
Le manque de gestion et de maitrise de sa propre médiumnité (par tout ce travail expliqué en amont) peut entraîner de réels traumatismes. Certains peuvent alors développer des problèmes d’ordre psychologique comme la dépression, le délire.
La médiumnité, en ce sens, peut être dangereuse. Il faut savoir qu’une fois la porte ouverte, elle ne se referme pas. Bien entendu, la médiumnité peut être cyclique, avec des phases ascendantes et descendantes mais les capacités médiumniques ne disparaissent pas parce que nous le désirons…
La médiumnité se gère. Elle s’entretient. Elle ne se subit pas. Tout au long de sa vie, nous travaillons notre corps. Il s’agit en quelque sorte de faire la même chose avec sa médiumnité. Il est aussi très important de savoir que nous pouvons dire « non », que ce soit à un humain, une énergie ou à une entité. Savoir donc poser des limites et surtout : ses propres limites !
Le médium n’est pas engagé dans une mission divine, de mon point de vue. Souvent ceux qui pensent qu’ils sont en mission, se dédouanent de leur propre responsabilité et donc des conséquences de leurs actes sur autrui. La médiumnité ne doit pas prendre trop de place et se faire à l’encontre d’eux-mêmes. Souvent nous constatons chez ses profils que leur médiumnité dirige toute leur vie. Tout le monde est perdant sur ce chemin : épuisement, maladies, ruptures personnelles…
Une personne médium n’est pas obligée de rendre quelque chose parce qu’elle peut. Ce que certains appellent un don –alors qu’il ne s’agit que de capacités- ne doit pas être synonyme de sacrifice personnel ! Il est essentiel de trouver l’équilibre.
Vous insistez sur l’importance de procéder au quotidien à des travaux de purification, d’ancrage et de protection.
C’est une hygiène de vie essentielle. La purification est indispensable avant d’entamer tout travail de gestion des énergies.
Elle permet de se décharger des énergies négatives et stagnantes qui empêchent la bonne circulation en soi et autour de soi (d’où l’importance de purifier aussi son lieu de vie).
Il existe de nombreuses méthodes. En voici une très simple : durant votre douche du matin, ressentez les énergies négatives partir avec l’eau et le savon. C’est une technique facile mais bien entendu, qui n’est pas suffisante en cas de surcharges trop lourdes.
L’ancrage est également une phase à respecter, importante, essentielle. C’est une nécessité absolue. Il s’agit de renforcer notre rapport à la terre, au monde physique. L’homme est entre terre et ciel, toute démarche spirituelle, ésotérique, a tendance à déséquilibrer ce rapport essentiel.
Tel un arbre, l’homme a des racines qui lui permettent de puiser dans la terre et des branches qui captent la lumière du ciel.
L’être humain est incarné pour vivre physiquement. Parfois pour un médium qui s’ouvre pleinement à ses capacités, il peut y avoir un déséquilibre s’il n’est pas suffisamment ancré : les énergies du ciel deviennent plus fortes que celles de la terre, le surdéveloppement du chakra coronal a alors des effets négatifs sur la vie quotidienne.
Donc il faut rester ancrer.
C’est une habitude qu’il convient d’adopter dans son quotidien. Le matin, que vous soyez au cœur de la nature ou dans votre maison (ou dans le bus), imaginez que vos pieds sont reliés à des racines dans la terre. Ses racines nous renforcent, nous rattachent. Elles nous alimentent et nous délivrent de nos énergies négatives, pour ceux qui ont l’habitude de pratiquer.
Enfin, la protection. Il s’agit de construire en quelque sort un toit, quatre murs et une porte pour vous permettre de réguler les énergies et les contacts. Et de ne pas être perturbés par des énergies et des entités négatives.
Là aussi il existe de nombreuses techniques selon le besoin de la personne. En voici une très simple, qui se base sur la circulation des énergies dans la médecine chinoise : chaque pouce s’installe dans la paume de la main opposée. Dans le système des méridiens, vous installez ainsi, et dans une limite certaine, une forme de “circuit-fermé” dans vos énergies. Vous vous recentrez sur vous, et vous reprenez le contrôle en cas de problématique légère.
Vous pouvez aussi visualiser une bulle de protection autour de vous. Plus il sera répété, plus cet exercice sera facile et évident.
Il faut aussi protéger son lieu de vie. Il existe plusieurs méthodes. Mais vous pouvez commencer par quelque chose de très simple, qui tient au bon sens : vous pouvez expliquer aux entités que vous avez tendance à ressentir, qu’elles ne sont pas chez elles, car ici, c’est chez vous ! Donc, posez des limites
Par exemple, lorsqu’une entité tente un contact dans la chambre du medium, il faut lui expliquer qu’elle outrepasse ses droits et qu’ici, c’est un lieu personnel auquel elle n’a pas accès.
Il est aussi possible de recourir à des supports physiques, comme des pierres, des plantes, que je décris dans le livre.
N’oubliez pas qu’un acte de protection doit être réalisé après un travail de purification car sinon vous ne feriez que mettre un pansement sur une plaie infectée.
Vous le voyez, il existe des règles de base pour vivre au mieux sa médiumnité. J’espère que ce livre sera une aide, un outil pour bon nombre de personnes qui souhaitent apprivoiser cette fidèle alliée que peut être la médiumnité !
Livre « La Médiumnité », Hagel, éditions Alliance Magique.
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