Par Anne Bouquet, journaliste
Ethan Maure semble avoir déjà vécu plusieurs vies en une seule.
Ancien infirmier en maisons de retraite, il a choisi de vivre pleinement sa médiumnité, sa raison d’être.
Jeune trentenaire, il est depuis des années un medium et un clairvoyant réputé. Il a aussi fondé en 2012 la plateforme de voyance Malingo.
Son parcours est dense et riche en rencontres déterminantes.
Il publie son premier livre « Ce que les défunts me disent ».
Une invitation à plonger dans un destin passionnant entre le visible et l’invisible.
Interview.
Pourquoi avoir ressenti le besoin d’écrire ce livre à cette période de votre vie ?
J’ai eu envie de mettre en mots mon cheminement de medium il y a quatre ans.
Plus j’écrivais, plus je sentais que je n’avais pas la substance pour continuer, pour insuffler une certaine profondeur à mon récit.
Je sentais aussi que ce n’était pas le moment.
Résultat, mes textes ont fini leur course dans un tiroir !
Puis l’an dernier, un éditeur m’a demandé si je n’avais pas un livre à publier. Je lui ai répondu que j’avais des bribes de vie déjà rédigées.
« Je lui ai envoyé un synopsis et il m’a dit « Je vais publier votre livre !» »
Du coup, j’ai repris mon récit.
Et avec le recul, tout ce que j’ai vécu au cours de ces dernières années, m’a permis de jeter un nouveau regard sur mon parcours, de toucher à l’essentiel dans ma médiumnité…
L’écriture est devenue fluide. Tout coulait de source.
« Ce que les défunts me disent » sera publié le 24 octobre par City Editions.
Vous commencez votre récit par le temps de l’enfance, période durant laquelle tout a démarré…
J’ai souhaité parler de mon enfance car en effet tout s’est installé durant cette époque de ma vie. Et puis il m’apparaissait important d’expliquer tous les phénomènes auxquels j’ai étéconfronté, afin que des parents puissent intégrer ce que peuvent vivre leurs enfants « mediums ».
C’est un témoignage pour rappeler qu’en effet, des enfants peuvent « entendre », « voir », « ressentir » et grandir normalement…
Raconter cette tranche de vie, c’était aussi une manière de briser certaines croyances sur la médiumnité. On raconte souvent que les enfants mediums ont vécu des choses douloureuses, que ce soit par un contexte familial difficile ou par une fragilité au niveau de la santé.
Pour ma part, je n’ai vécu rien de tel.
J’ai grandi dans une famille unie, on ne manquait de rien. Ma mère était médecin, mon père était cheminot.
J’ai évolué dans un monde doré et imbibé d’amour.
La médiumnité ne se fonde donc pas forcément sur un socle de douleur, de manque.
J’en suis la preuve vivante puisque ma capacité à être relié au monde invisible est apparue alors que tout allait bien dans ma vie.
« Au début du livre, je me suis livré. »
J’ai raconté plusieurs anecdotes. Par exemple, cette scène qui est revenue de manière récurrente : le soir, je voyais des personnages sortis des couloirs du temps. La peur me poussait à aller dormir avec mon petit frère car la nuit était synonyme de manifestations de l’Au-delà.
Au collège, j’ai pris conscience de ma particularité. J’ai apprivoisé ma mmédiumnité sans la mettre en lumièrere. C’est ainsi que j’ai pu canaliser mes connexions et mes ressentis.
Jeune adulte, vous avez traversé une période plutôt sombre. On a l’impression que votre lien avec l’invisible vous a permis de revenir dans la lumière…
Pour connaitre la lumière, je pense qu’il fait avoir eu un aperçu des ténèbres. Être poussé hors de ses limites permet de se relier à soi et à l’infini.
« Avec le recul, j’ai pris conscience des liens avec cet invisible. »
Sur le moment, bien entendu, quand vous êtes dans un monde obscur, que tout est noir et douloureux, vous ne vous en rendez pas compte.
Par exemple, lorsque ma mère m’a annoncé qu’elle était atteinte d’un cancer, j’ai vécu dans la peur, la révolte, le mal-être.
Je suis passé par un tourbillon d’émotions négatives difficile à gérer.
Idem lorsque je suis parti de chez mes parents pour vivre ma vie d’homme amoureux et d’étudiant en médecine… Je suis tombé de haut.
L’amour s’est transformé en incompréhension et en solitude, et moi qui avais grandi dans un certain confort, je me suis retrouvé dans une grande précarité.
J’ai eu l’énergie pour relever les manches et dépasser mes difficultés.
Ces étapes m’ont permis de mieux me connaître, de prendre du recul et d’avoir une certaine philosophie sur la vie.
Cela m’a beaucoup aidé dans ma médiumnité.
Je sais par expérience que la vie n’est pas rose tous les jours et je peux ainsi tenir un discours sans complaisance à mes consultants tout en ayant au fond du cœur une réelle empathie pour autrui.
Vous êtes devenu infirmier. Ce temps au service des autres a été une formidable école de la vie.
Après ma formation en école d’infirmier, j’ai commencé à travailler auprès des personnes âgées. C’était mon choix car j’ai un lien très fort avec les anciens. Ils sont des puits de connaissances et d’enseignement.
J’ai pu avoir des discussions passionnantes avec eux.
Les aînés ont cette faculté d’accueillir le changement avec un esprit ouvert.
Pour l’anecdote, j’ai écrit un mémoire à la fin de mes études d’infirmier avec un thème particulier : « La place de l’amour et de la sexualité chez les personnes âgées ».
J’ai en effet vu et senti que les personnes âgées avaient toujours cette petite flamme qui pouvait crépiter au fond de leur cœur.
J’ai adoré cette période de ma vie. J’ai aussi travaillé en milieu carcéral et en service psychiatrique.
Ce métier correspondait à mon essence même. J’ai vécu l’abnégation, le don de soi, la remise en question, la capacité à être là, au temps présent.
Finalement, cette période de ma vie m’a beaucoup servi dans ma manière de vivre ma médiumnité : être au service de l’autre, à 100%, sans être une éponge, sans dire ce que l’autre veut entendre.
Faire de son mieux pour le bien-être de chacun.
L’année 2012 a été déterminante pour vous : vous avez pu mettre votre médiumnité au centre de votre vie.
En parallèle à mon travail d’infirmier, je donnais des consultations lors de mon temps libre.
Puis j’ai demandé à travailler à 30% dans l’Ehpad où je me trouvais. Cela a été accepté.
Je me suis alors investi pleinement dans ma vie de medium. Certains médiasétaient intrigués par mon parcours.
« La chaîne d’NRJ 12 est venu me filmer
pour un reportage sur ma vie de jeune medium…et d’infirmier ! »
À la diffusion de ce documentaire, en novembre 2012, l’Ehpad m’a demandé de quitter mes fonctions… En un mot, le destin a décidé pour moi.
J’ai alors ouvert mon cabinet à Besançon, j’ai participé à des salons de voyance…Une nouvelle vie s’ouvrait à moi !
J’avais créé entre-temps la plateforme de voyance Malingo, une plateforme abordable à tous avec des professionnels testés et de qualité. Une énergie me poussait.
C’était le moment. J’étais à ma place.
À noter qu’en 2011, j’ai donné mes prédictions pour la France et le monde en 2012 sur votre site.
« J’avais annoncé l’élection de François Hollande aux présidentielles de 2012. »
En lisant les prédictions de mes confrères, j’ai eu des sueurs froides. Nous n’étions que deux à avoir vu cet évènement à venir.
L’engouement puis l’introspection
À partir de 2012, j’ai vécu dans une certaine effervescence.
J’étais porté sur le devant de la scène. J’étais sollicité sans cesse.
On attendait tellement de moi…Je me suis laissé engloutir.
Alors, j’ai ressenti un certain malaise. J’éprouvais un besoin viscéral de prendre de la distance, de la hauteur.
« J’étais chef d’entreprise avec la plateforme Malingo,
mon carnet de consultations en voyance était plein… »
J’ai commencé à déléguer chez Malingo, j’ai pris du temps pour moi, pour souffler et me retrouver.
Et puis il y a des personnes qui m’ont ouvert d’autres portes.
Je sentais que quelque chose en moi ne demandait qu’à jaillir, qu’à s’exprimer. Il était temps en effet….
Justement, parlons de l’une de vos rencontres qui a ouvert votre horizon en tant que medium : celle avec Reynald Roussel…
Reynald Roussel m’a fait l’honneur de préfacer mon livre et ce n’est pas un hasard.
Comme je vous le disais précédemment, enfant, j’entendais et je voyais les défunts. J’avais l’impression qu’ils tenaient salon dans ma chambre (sourires).
Pourtant, en grandissant, je n’ai jamais songé à proposer des contacts médiumniques avec les défunts.
« Et puis j’ai rencontré Reynald Roussel. »
Il m’a permis de me reconnecter à « l’autre côté ».
Une belle amitié est née.
Il m’a invité à ses conférences publiques. Il m’a poussé à monter sur le devant de la scène.
Et il m’a enseigné une chose essentielle : on ne décide pas de tout, on ne maîtrise pas tout. L’invisible décide et nous, nous disposons.
Reynald m’a dit un jour : « Peu importe comment fonctionne la médiumnité car elle est différente selon chacun. L’important, c’est qu’elle puisse apporter quelque chose de bon aux gens. Peu importe si des personnes dans une salle te trouvent nul. Si tu aides une seule personne à faire son deuil, alors tu auras rempli ta mission ».
Depuis, j’ai appris à lâcher prise, moi qui étais dans le contrôle permanent. Je vais à l’essentiel.
Je donne depuis ainsi des séances publiques en salle dans différentes villes de France. Je suis parfois accompagné du medium Michel Hocq et de Reynald Roussel.
Je propose aussi des séances en cabinet pour les particuliers.
J’ai tenu à évoquer certaines séances fortes et émouvantes dans mon livre, en accord avec les consultants concernés.
« Car l’invisible a tant d’amour et de messages à nous transmettre. »
De plus, ces séances me font du bien.
Elles m’apportent beaucoup d’énergie et de joie. Je constate l’effet immédiat sur les consultants, qui avaient besoin d’un signe, d’un message, d’une information concrète.
« Ces messages sont des cadeaux. »
À noter que les contacts médiumniques se réalisent uniquement en cabinet. Les consultations de voyance s’effectuent quant à elles par téléphone ou en cabinet.
Aujourd’hui, je suis heureux de partager mon temps entre la clairvoyance et les contacts purement médiumniques. C’est un équilibre parfait.
Je profite de cette occasion pour vous annoncer que mon cabinet de Besançon ferme ses portes le 2 novembre, puisque je déménage en Bretagne. Je vais ainsi ouvrir un nouveau cabinet à côté de Lorient.
Vous avez publié « L’Oracle du Petit Maure ». Quelle est son énergie ?
Cet oracle me ressemble. Il a un côté pragmatique, cartésien, concret.
Il se décline en deux parties. La première partie est sortie le 12 août et l’autre verra le jour en juin 2019. L’oracle peut être utilisé en globalité ou séparément.
« Le Petit Mauremajeur » qui a été publié cet été, va nous parler du côté factuel des choses (sentimental, matériel, professionnel…) alors que « Le Petit Maure mineur » entre dans une sphère beaucoup plus intérieure.
« Créer mon jeu, c’était une manière d’avoir mon propre outil. »
J’ai toujours utilisé le Belline mais il me manquait des petits trucs.
Un jeu est créé avec son époque. Par exemple, pour faire un parallèle avec la carte du Trafic de l’Oracle de Belline, j’ai créé la carte du Verdict. Elle est imagée par un téléphone portable avec des ailes !
« Ce jeu est un outil de développement personnel
qui permet d’obtenir des réponses claires. »
J’ai créé le groupe « Entraide et partage du Petit Maure »sur Facebook sur lequel des personnes peuvent venir poser leurs questions et demander des conseils sur leurs tirages.
Cela créé une ambiance sympathique et chacun peut avancer en toute autonomie.
Ce livre et cet oracle me procurent beaucoup de joie et j’espère qu’il en sera de même pour celles et ceux qui les auront entre les mains !
Site Internet : www.ethanmaure.com
Livre « Ce que les défunts me disent», City Editions, sortie le 26 octobre 2018
Oracle « Le Petit Maure majeur », EMC
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